Le gouvernement de l’Autorité palestinienne (AP) a annoncé sa démission au président Mahmoud Abbas le lundi, suscitant de nombreuses réactions. L’AP, qui exerce une autorité restreinte en Cisjordanie occupée, a été l’objet de vives critiques de la part des Palestiniens depuis le 7 octobre, pour son incapacité à protéger la population face à Israël notamment à Gaza et en Cisjordanie occupée. Ce changement de régime imminent a été considéré comme un "pas dans la bonne direction" en perspective d’une réforme de l’AP, bien que la route vers le changement soit encore pavée de nombreux défis.
La guerre en cours à Gaza et la situation en Cisjordanie occupée ont été parmi les facteurs qui ont mené à cette décision. "Il est nécessaire de prendre de nouvelles mesures gouvernementales et politiques qui tiennent compte de la nouvelle réalité de Gaza, nécessitant un consensus intra-palestinien urgent", a déclaré le Premier ministre sortant de l’AP. Les critiques internes, principalement autour de l’inertie perçue de l’AP face aux nombreuses arrestations en Cisjordanie, ont également joué un rôle dans cette démission.
L’AP a fait l’objet de critiques croissantes ces derniers mois, alors que le soutien au Hamas semble augmenter parmi la population. Des accusations de corruption au sein de l’AP ont également terni son image. De plus, l’AP fait face à des critiques externes notamment de la part de pays arabes, de puissances occidentales et d’opposants à Mahmoud Abbas, qui préconisent une AP réformée responsable de la Cisjordanie et de Gaza sous l’égide d’un État palestinien indépendant – un projet auquel Israël reste fermement opposé.
En démissionnant, le gouvernement palestinien effectue un "petit pas dans la bonne direction", selon des analystes politiques spécialisés dans le monde arabe. L’idée de réformer l’AP a déjà été discutée lors de réunions avec des dignitaires américains. La démission du gouvernement est donc perçue comme un signe de volonté de changement alors que les Palestiniens espèrent une fin à la crise en cours et une plus grande stabilité.
Le changement de direction pourrait marquer le début d’une ouverture de l’exécutif palestinien à d’autres factions politiques que le Fatah, actuellement au pouvoir. Le nouveau gouvernement pourrait inclure des membres du Hamas ainsi que de la faction dominante, l’AP. Le futur Premier ministre pourrait être Mohammad Mustafa, un économiste éduqué à Washington et actuel directeur du Fonds d’investissement palestinien. Ce profil est considéré comme rassurant par certaines puissances internationales, dont les États-Unis.
Finalement, cette démission du gouvernement palestinien s’inscrit dans le contexte plus vaste de l’après-conflit à Gaza. Alors que les Palestiniens aspirent à une paix durable et à des réformes significatives, la route vers le changement est pavée de défis majeurs. Néanmoins, la volonté de réformer et de faire face à ces défis est un signal positif pour les Palestiniens et la communauté internationale.
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