C’est par une démission adressée au Président Mahmoud Abbas que le gouvernement de l’Autorité palestinienne (AP) a annoncé son départ, notamment en réponse à la guerre en cours à Gaza et la situation en Cisjordanie occupée. L’entité gouvernante, qui ne dispose que de pouvoirs limités sur les territoires occupés de Cisjordanie, fait l’objet d’un rejet croissant de ses concitoyens qui la critiquent pour son impuissance face à Israël.
Le contexte actuel est marqué par des tensions internes et une guerre de cinq mois entre Israël et le Hamas. Le peuple palestinien reproche à l’Autorité palestinienne son manque d’action protectrice, notamment au regard des nombreuses arrestations en Cisjordanie. À l’extérieur, l’AP doit aussi faire face aux critiques d’autres pays arabes ainsi qu’à celles des puissances occidentales, qui plaident pour une Autorité palestinienne réformée capable de gouverner à terme la Cisjordanie et Gaza sous la bannière d’un état palestinien indépendant, ce que Israël refuse.
En janvier, le président Abbas avait procédé à plusieurs réformes, incluant des changements dans le recrutement de forces de sécurité palestiniennes, une restructuration du secteur de la santé et la nomination de nouveaux juges. Ces mesures ont été interprétées par certains comme esthétiques, destinées à apaiser l’administration américaine et la communauté internationale. De son côté, le directeur du Centre de recherche palestinien sur la politique et les sondages a indiqué que le président Abbas chercherait à montrer sa volonté de changement, malgré une direction unilatérale.
Le remaniement gouvernemental à venir ouvre la possibilité d’un gouvernement palestinien plus ouvert à différentes tendances politiques. Ainsi, le futur leadership pourrait inclure des éléments issus à la fois de l’AP et du Hamas. Cette perspective semble trouver un écho favorable au sein du mouvement islamiste palestinien. La nomination potentielle de Mohammad Mustafa, économiste diplômé de l’université de Georgetown à Washington et directeur du Fonds d’investissement palestinien, pourrait trouver grâce aux yeux des États-Unis.
Washington, seul allié fort d’Israël, est en mesure de promouvoir l’Autorité palestinienne pour une future gouvernance de Gaza, malgré l’opposition de l’État hébreu. Les États-Unis, qui n’ont pas souhaité commenter directement la démission du gouvernement palestinien, ont tout de même salué "les mesures prises par l’Autorité palestinienne pour se réformer et se revitaliser".
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