La réduction de l’immigration est souvent mise en avant par le Rassemblement national (RN) comme une mine d’économies potentielles pour l’État. Dans le cadre de la campagne des législatives anticipées, le parti de Jordan Bardella mise une nouvelle fois sur ces enjeux pour financer son programme ambitieux. Cependant, selon une étude de l’Institut Montaigne, think tank d’inspiration libérale, les gains réels pourraient être bien inférieurs aux espérances du RN.
Parmi les propositions du RN, plusieurs mesures visent spécifiquement à limiter les droits des immigrés afin de réaliser des économies. Il s’agit notamment de réserver les allocations familiales aux seuls Français, de conditionner l’accès aux prestations sociales non-contributives comme le RSA à cinq années de travail en France, et de remplacer l’aide médicale d’État (AME) par une « aide d’urgence vitale ». Lors de la dernière présidentielle, Marine Le Pen avait estimé que ces initiatives permettraient d’économiser jusqu’à 16 milliards d’euros par an.
Si cette estimation paraît impressionnante, l’Institut Montaigne nuance fortement cette vision. Leur analyse montre que cette palette de mesures pourrait rapporter beaucoup moins que prévu, et serait en outre très difficilement applicable. Ces économies, en réalité, seraient limitées par plusieurs facteurs, notamment les coûts administratifs pour vérifier les conditions requises et les possibles conséquences sociales et sanitaires des restrictions proposées.
Entre janvier et mars de cette année, la dette publique de la France a augmenté de 58,3 milliards d’euros pour atteindre 3.159,7 milliards d’euros, selon l’Insee. Même si les mesures du RN étaient mises en œuvre, leur impact sur la réduction de cette dette serait minime comparé aux besoins globaux de la nation. Les experts de l’Institut Montaigne précisent que ces économies potentielles ne couvriraient pas les coûts des autres dépenses publiques prévues par le programme du RN.
En somme, bien que les mesures sur l’immigration proposées par le RN soient présentées comme une solution pour faire des économies substantielles, les analyses montrent qu’elles pourraient rapporter beaucoup moins que prévu. Ces données invitent à une réflexion plus approfondie sur les politiques de réduction des dépenses publiques et leurs impacts réels.
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