Le premier ministre Gabriel Attal est allé à l’encontre de la position du président Emmanuel Macron concernant la réforme controversée de l’assurance chômage. Intervenant sur France inter le 13 juin, Attal a affirmé qu’un décret sera émis "d’ici au 1er juillet" en plein cœur des législatives anticipées. La veille, le président Macron s’était montré moins catégorique sur le sujet.
Un projet de décret est en cours d’analyse par le Conseil d’État. Il envisage une modification des conditions d’accès à l’indemnisation chômage, diminuant la durée d’indemnisation. Attal a justifié cette réforme, pointant l’échec des négociations avec les partenaires sociaux et appelle à une application rapide du décret.
Lors de sa conférence de presse, Macron n’avait pas clairement indiqué son intention. Bien qu’il ait défendu le projet de réforme, il a laissé le sort final du décret pour après les élections. Il a mentionné sa volonté de persévérer dans cette direction, tout en restant ouvert sur le mode de réalisation.
Le décret à l’étude propose un accès plus difficile à l’indemnisation chômage, exigeant huit mois de travail sur 20 pour y accéder, contre six mois sur 24 précédemment. De plus, la durée d’indemnisation serait réduite à 15 mois pour les demandeurs de moins de 57 ans, contre 18 mois pour les demandeurs de moins de 53 ans. Si le nouveau décret n’est pas publié avant le 1er juillet, aucune règle ne régirait l’indemnisation des demandeurs d’emploi.
Les syndicats sont farouchement opposés à cette réforme qu’ils considèrent comme une précarisation accrue des demandeurs d’emploi, particulièrement parmi les jeunes et les seniors. Les organisations patronales, en revanche, soutiennent le projet. Pour le gouvernement, cette réforme vise à encourager la reprise de l’emploi, à réduire la dette de l’assurance chômage et à financer plus efficacement l’accompagnement des demandeurs d’emploi grâce aux excédents de l’Unédic, selon le ministère du Travail.
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