Mercredi midi, lors du conseil métropolitain à Nice, Christian Estrosi a créé la surprise en annonçant sa démission de la présidence de la Métropole Nice Côte d’Azur, qu’il occupait depuis la fondation de cette entité en 2012. La Métropole regroupe 49 communes des Alpes-Maritimes.
Lors de son discours, Estrosi a mis en lumière la vertu de solidarité qui avait marqué la métropole à ses débuts, insistant sur la collaboration réussie malgré un contexte difficile. Toutefois, il a indiqué que des positions politiques divergentes rendaient désormais impossible cette union historique, pointant du doigt certaines personnalités comme Éric Ciotti, Bernard Chaix et Christelle D’Intorni.
Estimant que la montée des extrêmes, tant à gauche qu’à droite, avait fracturé le territoire, Estrosi a déclaré : « Comme toute la France et comme toute notre région, nous devons faire face à la recomposition politique. » Une déclaration qui n’a pas manqué de rappeler le discours d’Emmanuel Macron sur la dissolution de l’Assemblée nationale. Pour certains, il s’agissait de sa propre version de la « clarification ».
Évoquant l’hostilité de certains élus envers la métropole, Estrosi a dénoncé « le poison de la division » et affirmé son refus de présider avec des élus d’extrême droite ou de gauche. Il a ainsi annoncé sa démission avec la ferme intention de faire porter le poids de cette décision à ses détracteurs.
Les proches d’Estrosi affirment que cette décision a été prise tard dans la nuit précédente, avec peu d’anticipation. Certains y voient une manœuvre calculée pour réaffirmer son pouvoir en écartant les opposants les plus virulents et en recomposant son équipe avec des alliés. Les spéculations vont bon train sur un retour rapide d’Estrosi et la réélection probable des vice-présidents, fidèles au maire de Nice.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Christelle d’Intorni n’a pas été tendre : « Il se prend pour un empereur, il va régler ses comptes et sanctionner ceux qui n’ont pas soutenu ses candidats. » Éric Ciotti a également réagi, soulignant sur X : « Le courage, Monsieur Estrosi, ce n’est pas une énième petite manœuvre politicienne mais de démissionner de votre mandat de maire de Nice. »
Malgré les nombreux dossiers juridictionnels en cours, incluant des enquêtes pour détournement de fonds publics lors de la Hopman Cup, la reconstruction post-tempête Alex ou encore des soupçons de trafic de déchets, les observateurs locaux s’accordent à dire que la démission de Christian Estrosi n’est pas liée à ces affaires. Au contraire, certains estiment que ces dossiers pourraient le pousser à rester pour soutenir ses équipes face aux investigations.
Donnez votre avis !