À son retour d’un sommet à Berlin avec les dirigeants allemand et polonais Olaf Scholz et Donald Tusk, respectivement, le président français Emmanuel Macron a eu une conversation franc avec le Parisien. Il a discuté d’une série de sujets délicats, dont l’éventualité de déploiements militaires sur le sol ukrainien.
Lors de la Conférence d’appui à l’Ukraine, le 26 février dernier, encombrée par le conflit avec la Russie, Macron avait déjà affirmé que le déploiement de troupes en Ukraine n’était pas une éventualité à exclure. Cette prise de position lui avait attiré les reproches de la plupart de ses homologues européens. Cependant, dans sa récente entrevue avec Le Parisien, le Président français a grossièrement affirmé : "La France a la possibilité de le faire". Et d’ajouter : "Il se peut qu’à un certain moment, et bien que je ne le souhaite pas et n’en prendrai pas l’initiative, il soit nécessaire de mener des opérations sur le terrain pour contrer les forces russes".
Il est à noter que l’Allemagne persiste à juger inacceptable l’idée d’une ingérence militaire. En déplacement sur le sol allemand, Macron a cherché à rassurer sur une stratégie européenne commune vis-à-vis du conflit, afin d’éviter toute controverse sur d’éventuelles divergences stratégiques. Il a par la suite souligné les différences entre la stratégie française et celle de son voisin, en établissant que contrairement à l’Allemagne, "la France possède l’arme nucléaire et a conservé et renforcé une armée professionnelle".
Macron a insisté sur le fait qu’il envisageait tous les scénarios possibles, tout en restant ouvert au dialogue avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Il a maintenu qu’il ne fallait surtout pas se laisser intimider par la Russie, décrite comme "Une puissance moyenne, douée de l’arme nucléaire, mais dont le produit intérieur brut est largement inférieur à celui de l’Europe, et encore plus à celui de l’Allemagne et de la France".
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