Le Président Emmanuel Macron est confronté à une situation délicate lors de sa visite en Guyane les 25 et 26 mars. Les récentes négociations menant à l’autonomie de la Corse ont exacerbé le sentiment d’inéquité parmi les élus guyanais qui réclament une évolution similaire de statut pour leurs territoires ultramarins depuis plusieurs années.
Gabriel Serville, président de la Collectivité Territoriale de Guyane (CTG), a exprimé sa colère suite à une déclaration optimiste du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, sur une possible réforme du statut de la Corse. Serville, qui est aussi membre du groupe GDR à l’Assemblée nationale, est particulièrement frustré par le progrès avec le statut corse tandis que son appel pour un statut adapté pour la Guyane est resté sans réponse significative.
"Ce que la Corse demande, c’est exactement ce que la Guyane a demandé : avoir une inscription dans la Constitution pour avoir un statut particulier", déclare Davy Rimane, député GDR et président de la délégation Outre-mer de l’Assemblée. La nomination de deux experts chargés d’étudier les pistes d’évolution du statut de l’ensemble des territoires ultramarins a soulevé des contestations, les élus guyanais estimant que cela illustre une discrimination manifeste dans le traitement de leurs demandes.
La forte réaction de Serville à la déclaration du gouvernement indique une gratitude croissante parmi les leaders guyanais. "Nous avons le sentiment que cette parole n’est pas entendue", déclare Gabriel Serville. Il a même menacé de ne pas participer à la visite officielle du président français si ce dernier ne clarifie pas ses intentions concernant la situation de la Guyane.
Alors que Macron répondra-t-il aux demandes de la Guyane ? Pour le moment, la présidence reste prudente. Le gouvernement insiste sur le fait que le moment est venu de définir le projet avec l’expertise recrutée. Mais pour les élus guyanais, la perspective d’une autonomie est devenue une question de dignité et de justice. La ministre déléguée aux Outre-Mer, Marie Guévenoux, a essayé de rassurer mais la balle est maintenant dans le camp des élus locaux pour formuler leurs demandes.
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