Depuis sa nomination au poste de Premier ministre, François Bayrou concentre les attentions et suscite les débats. Avec des consultations politiques en cours et un rendez-vous crucial à l’Élysée avec le Président Emmanuel Macron, Bayrou est au cœur du processus de formation de son gouvernement. Après plusieurs entrevues, il est attendu pour rencontrer à nouveau le chef de l’État, explorant largement les possibles collaborations pour son équipe ministérielle.
Bayrou se retrouve à jongler avec des relations tendues au sein du paysage politique. Alors que des figures politiques comme Éric Ciotti et Sébastien Chenu du Rassemblement national expriment leur scepticisme face à sa capacité à conduire les réformes nécessaires, l’opposition entame déjà des préparatifs pour d’éventuels recours à la censure de son gouvernement. Cette situation souligne la fragilité du soutien politique au sein du parlement alors que le gouvernement précédent de Michel Barnier a déjà échoué sous le coup d’une censure.
Le Premier ministre entend constituer son équipe avant la fin de l’année, en s’efforçant de rassembler divers horizons politiques. Selon Marc Fesneau, président du groupe MoDem à l’Assemblée, les échanges avec le Président sont bien avancés. Cependant, les Républicains, par la voix de Bruno Retailleau, restent prudents quant à leur entrée au gouvernement. Retailleau a exprimé que les « conditions ne sont pas réunies » pour assurer leur présence, soulignant la nécessité d’une politique droite et ferme.
Parallèlement à ces efforts de constitution gouvernementale, Bayrou doit aborder une situation budgétaire urgente. La loi spéciale, permettant temporairement d’assurer les fonctions essentielles de l’État en matière de finances, arrive au Sénat. Elle permettrait à l’exécutif de lever l’impôt et de continuer à distribuer les allocations et retraites, essentiel avant l’adoption du budget de 2025. Toutefois, cette loi ne représente qu’une solution de court terme et suscite des critiques, notamment de la part de l’opposition de gauche qui avait espéré des mesures pour indexer l’impôt sur l’inflation.
Alors que François Bayrou planifie de se rendre à Mayotte, récemment dévastée par le cyclone Chido, il promet l’engagement de tous les moyens de l’État pour soutenir la reconstruction. Ce déplacement met en lumière ses priorités humanitaires et sociales, mais interroge aussi sur la gestion de la crise à distance, critiquée pour son absence à une réunion de crise à Paris en faveur d’un conseil municipal à Pau.
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