Par un brillant lundi après-midi dans les locaux du Lycée du Parc impérial à Nice, deux citations attirent l’attention. La première, un proverbe africain : « Il faut tout un village pour éduquer un enfant. ». Cependant, c’est la seconde, tirée d’Eschyle, le tragédien grec, qui résonne dans l’esprit de Gabriel Attal : « La discipline est mère du succès. ». Face à une poignée de jeunes, le Premier Ministre interroge ces lycéens en échec scolaire, entre 13 et 16 ans, sur la signification de la discipline. Une tension plane tandis qu’un courageux lycéen ose répondre : "C’est le respect de soi... et des autres". M. Attal, alors impatient, complète : "et le respect des règles". Il fait remarquer qu’un manque de respect des règles n’aboutit qu’à l’échec.
Après avoir exprimé son désir d’un "sursaut d’autorité" pour endiguer la violence des mineurs en Essonne quelques jours plus tôt, M. Attal expose son plan afin de ramener à la raison les jeunes récalcitrants. Il inaugurait le premier "internat éducatif" de la Riviera ayant pour objectif de rééduquer les jeunes perturbateurs, non délinquants identifiés par leurs lycées. Durant les vacances de printemps, ils seront encadrés par des éducateurs et des militaires pour une "rupture".
L’idée est de proposer un programme éducatif diversifié : sports, théâtre, cours de civisme, nettoyage des tombes des héros nationaux, afin d’occuper ces adolescents souvent trop solitaires et accrochés à leurs écrans. Le directeur du programme, Laurent Buonaccorsi, ancien gendarme, insiste sur le sérieux et l’intensité du programme. Les jeunes se lèveront tôt et seront dynamisés.
M. Attal envisage d’étendre un tel dispositif à chaque département. Le coût, estimé à environ 3 000 euros par élève, ne le décourage pas. Le premier ministre mise sur cette stratégie dès aujourd’hui pour éviter de gros dégâts dans le futur. Il aspire à investir dans des internats préventifs plutôt que de devoir parer plus tard à des dommages majeurs causés par des actes de délinquance, ce qui pourrait nécessiter la création de places supplémentaires dans des centres éducatifs fermés.
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