En ce début de mois de décembre, Joe Biden, président des États-Unis, a mis en émoi le paysage politique en annonçant une grâce totale et inconditionnelle pour son fils, Hunter Biden. Poursuivi pour détention illégale d’arme à feu et fraude fiscale, Hunter se retrouve exonéré de toute responsabilité légale grâce à ce geste présidentiel. Cette décision, inattendue de la part d’un président qui s’était pourtant engagé à ne pas interférer dans les procédures judiciaires concernant son fils, a suscité de vives réactions tant au sein de la classe politique que de l’opinion publique.
Dans un communiqué, Joe Biden a exprimé sa conviction que Hunter avait été « poursuivi de manière sélective et injuste ». Il affirme que les charges retenues contre son fils trouvent leur origine dans des attaques politiques visant à discréditer son administration. Au-delà de l’amour paternel, Biden a souligné un « processus judiciaire infecté par la politique », justifiant ainsi sa décision controversée. Pourtant, cette grâce est perçue comme un revirement par rapport à ses promesses antérieures de ne pas s’immiscer dans les affaires juridiques familiales.
Cette décision n’a pas tardé à provoquer des remous politiques. Donald Trump, ancien président et adversaire de longue date de Biden, s’est empressé de dénoncer un « abus et déni de justice ». En outre, il s’est servi de cet événement pour critiquer la légitimité des grâces politiques, rappelant ses propres promesses de gracier les partisans impliqués dans l’assaut du Capitole en janvier 2021.
Les présidents américains ont, par le passé, usé de leur pouvoir de grâce pour venir en aide à leurs proches. Bill Clinton avait gracié son demi-frère, condamné pour possession de cocaïne, et Donald Trump avait accordé la grâce au père de son gendre, Charles Kushner, condamné pour fraude fiscale. Cependant, la grâce présidentielle accordée par Joe Biden à son fils risque de miner sa crédibilité sur la scène politique, rendant désormais difficile pour le Parti démocrate d’émettre des critiques envers la pratique similaire des grâces accordées par des figures républicaines.
Cette grâce, perçue comme un éventuel coup sévère à la démocratie américaine, vient s’ajouter aux nombreux défis auxquels sont confrontés les États-Unis, notamment en matière de populisme et de désinformation. Joe Biden aura beau justifier son geste en arguant de précédents historiques, il n’en demeure pas moins qu’une nouvelle ère de questionnements s’ouvre sur l’usage du pouvoir exécutif et la frontière entre vie personnelle et fonctions publiques.
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