Les élections municipales qui ont eu lieu le dimanche 31 mars en Turquie ont représenté une défaite sans précédent pour le président Recep Tayyip Erdogan et son parti politico-religieux, l’AKP, qui dirige le pays depuis 22 ans.
En s’engageant directement dans la campagne municipale avec les candidats de son parti, surtout à Istanbul qu’il visait à reconquérir, Recep Tayyip Erdogan a conféré à cet événement une portée nationale. L’échec du parti AKP à Istanbul, où le candidat manquait de charisme, reflète l’ampleur de la défaite du président Erdogan.
L’AKP n’a pas su récupérer les grandes villes, dont Istanbul et la capitale Ankara, qu’il avait perdues il y a cinq ans. En outre, il a également perdu des capitales provinciales en Anatolie considérées traditionnellement comme des fiefs conservateurs.
Face à une grave crise économique, l’électorat turc a exprimé son mécontentement en se détournant du gouvernement. L’inflation légèrement élevée et la chute de la monnaie turque ont aggravé la situation de la classe moyenne.
Même si le président Erdogan a survécu aux nombreux défis depuis 2003, son avenir politique reste incertain après cette défaite spectaculaire. Il avait laissé entendre que ces élections pourraient être ses "dernières".
Sur l’échiquier politique turc, l’opposition, notamment le Parti républicain du peuple (CHP), a renforcé sa position en remportant les deux plus grandes villes de Turquie, Istanbul et Ankara, qui étaient autrefois des fiefs du AKP. Leur succès souligne l’évolution du paysage politique turc.
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