"La macronie est terminée, le macronisme c’est fini", a déclaré Gilles Le Gendre, ancien député Renaissance, au micro de BFMTV ce jeudi 11 juillet. Selon lui, la "seule coalition qui existe aujourd’hui" est celle "contre le président". Le Gendre, une figure des premiers jours du mouvement, a jugé que le macronisme, "en tant que force de transformation du pays dans le cadre d’un programme cohérent, c’est terminé".
Gilles Le Gendre s’est interrogé sur la capacité de Macron à reconstruire après avoir dynamité le paysage politique. "La vérité, c’est que la vraie question pour le président de la République, que trahit la lettre d’hier, c’est de savoir si le dynamiteur peut être le reconstructeur", a-t-il affirmé, qualifiant la décision de dissolution de "décision insensée". Il a averti des "réactions en chaîne" provoquées par cette décision qui, selon lui, sont loin d’être terminées.
Pour Le Gendre, le dépassement des clivages droite-gauche qui avait suscité l’enthousiasme en 2017 est désormais obsolète. Il a observé des "divisions radicales" au sein des macronistes qui "se font précisément sur la restauration du clivage droite-gauche". Il a décrit un bloc central "restreint" et "enfermé entre deux mâchoires" à droite et à gauche.
Selon l’ancien député, le concept du dépassement politique est aussi en déclin. "Cette idée forte du dépassement nous l’avons abandonnée, depuis 2022, ça se déglingue et le président est resté sourd à tous ceux qui le mettaient en garde contre le fait que cette dérive, cet abandon des idéaux initiaux, était en train de créer une situation intenable pour le pays", a-t-il déploré.
Gilles Le Gendre a averti que la "crise démocratique" pourrait évoluer en "crise de régime". "Aujourd’hui, ce qui est grave, c’est que la règle du jeu est contestée et ne fonctionne plus comme on en a l’illustration depuis quinze jours", a-t-il affirmé. Il a jugé que le système politique "s’est tellement délité au fil du temps", menant à une "perte de repères" et à un pays "ingouvernable".
Sans réponse à la "question démocratique", Le Gendre prédit une série de crises qui culmineront avec l’arrivée potentielle de Marine Le Pen à l’Élysée en 2027 ou avant. Il a néanmoins exhorté le président à créer une coalition avec un objectif précis, "en réunissant les forces politiques pendant une durée déterminée, quelques mois pour remettre à plat les institutions et réformer l’État".
Gilles Le Gendre a évoqué le "rêve exceptionnel" que Macron avait suscité en 2017, regrettant de voir "au bout de sept ans le rêve se fracasser". Il a exprimé une "immense tristesse" et s’est demandé comment ils avaient "pu autant se tromper".
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