Marine le Pen s’efforce depuis des années de redorer l’image du Rassemblement national, en tentant de se défaire de l’étiquette « extrême droite » qui lui colle à la peau. Sur les plateaux télévisés, les cadres du parti prônent un discours policé et mesuré, loin des déclarations provocatrices de Jean-Marie le Pen. Cependant, les législatives anticipées de 2024 ont révélé des candidats investis sans suffisamment de préparation, provoquant des embarras conséquents pour le parti.
Ludivine Daoudi, qualifiée pour le second tour dans le Calvados, a été sommée de se retirer après que soit apparue une photo d’elle portant une casquette de l’armée de l’air nazie ornée d’une croix gammée. En Mayenne, Paule Veyre de Soras, elle aussi qualifiée pour le second tour, s’est justifiée d’accusations de racisme en affirmant : « j’ai comme ophtalmo un juif et comme dentiste un musulman ».
Roger Chudeau, en lice dans le Loir-et-Cher, a émis des doutes sur la nomination de Najat Vallaud-Belkacem en tant que ministre de l’Éducation nationale en raison de sa double nationalité franco-marocaine. De son côté, Daniel Grenon, candidat dans l’Yonne, déplorait que des « Maghrébins soient arrivés au pouvoir en 2016 », insistant sur le fait qu’ils « n’ont pas leur place dans les hauts lieux ».
Michèle Alozy, présente au second tour en Ariège, partageait sur Facebook une publication proclamant « Pour une France épurée et sécurisée, tous avec Jordan Bardella ». Joseph Martin, candidat dans le Morbihan, a été épinglé pour un ancien tweet affirmant que « le gaz a rendu justice aux victimes de la Shoah », ce qui a conduit le RN à l’exclure du parti.
Laurent Gnaedig, présent au second tour dans le Haut-Rhin, a reçu un soutien inattendu de Jean-Marie le Pen pour sa déclaration : « je ne vois aucun relent d’antisémitisme dans la phrase qualifiant les chambres à gaz de “détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale” ». Jean-Yves le Boulanger, candidat dans les Côtes-d’Armor, s’est offusqué d’être traité de « facho » : « je suis allé à un rassemblement de motards, c’est un curé de couleur qui m’a béni, je ne l’ai pas écrasé avec ma moto ».
Annie Bell, 76 ans, sera au second tour en Mayenne. Une condamnation à 10 mois de prison ferme et 26 mois de sursis en 1995 pour la séquestration avec arme du directeur général des services de la mairie d’Ernée a fait surface. Enfin, Anne Morand, candidate dans le Nord, a vu d’anciens posts ressurgir, dont une publication montrant un cochon bleu-blanc-rouge pourchassant des musulmans, et une autre qualifiant les immigrés d’« envahisseurs ».
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