Est-ce en raison de l’inflation ? Il semble que depuis le début de la campagne précipitée lancée le soir du 9 Juin, l’unité de mesure ne soit plus seulement le milliard d’euros ou même les dizaines de milliards. Désormais, c’est par centaines de milliards que se chiffrent les programmes des partis en lice. Tant la majorité que les oppositions utilisent ces chiffres astronomiques, pourtant souvent basés sur des calculs sommaires basés sur de simples promesses.
Le gouvernement, qui est le premier à diffuser des estimations supposées des projets de ses concurrents, a récemment été réprimandé par l’agence de notation Standard & Poor’s. La gauche utilise ces chiffres gigantesques comme gages de leur détermination politique, tandis que l’extrême droite commence déjà à revenir sur certaines de ses promesses les plus ambitieuses lorsqu’elles se confrontent à la réalité.
Malgré cela, ni le gouvernement en place ni les partis d’opposition ne peuvent légitimement revendiquer la fiabilité de ces montants financiers avancés. Xavier Jaravel, professeur associé à la London School of Economics, déplore le manque d’institutions non partisanes en France pour valider objectivement ces chiffres durant les périodes électorales.
Dans la mêlée, aucun parti ne s’est à ce jour penché sur le coût réel de son propre programme, laissant à ses adversaires le soin d’en faire l’estimation. Le Premier ministre Gabriel Attal, pourtant auteur de la promesse d’une "règle d’or budgétaire", a éludé la question quand elle a été abordée. L’Institut Montaigne, un think-tank libéral, estime néanmoins le coût de ces mesures à pratiquement 14 milliards d’euros, sans évaluer pour autant certaines autres, comme la mutuelle à 1 euro par jour.
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