Alors que les 720 eurodéputés font leur rentrée ce mardi, le camp macroniste se retrouve dans une situation délicate. Sur le réseau social X, l’eurodéputé RN Thierry Mariani se moque ouvertement en publiant une vidéo où il affirme que les élus du groupe Renew, présidé par Valérie Hayer, ont dû céder leurs bureaux aux élus du groupe "Patriotes pour l’Europe" de Jordan Bardella.
La baisse de la représentation est évidente pour le groupe centriste. Avec désormais 77 eurodéputés, dont 13 Français, Renew a perdu 25 sièges par rapport à la précédente législature et dix élus tricolores. Les groupes d’extrême droite comme le ECR de Giorgia Meloni (83 élus) et les "Patriotes pour l’Europe" de Jordan Bardella (84 élus) surpassent désormais les macronistes, réduisant leur influence à la cinquième position au Parlement européen.
Lors de la plénière de ce mardi 16 juillet, les élus macronistes constatent leur incapacité à obtenir des postes clés. Ils ne peuvent plus contraindre le PPE et les Socialistes et Démocrates du S&D à les inclure dans leurs alliances, comme l’a rappelé la responsable presse du PPE sur Twitter, dépeignant les libéraux comme hors de la réalité s’ils pensent pouvoir dicter les alliances.
Ce recul pourrait amener le groupe présidé par Valérie Hayer à perdre des postes importants, tels que la présidence de la Commission de l’environnement ou la sous-commission de la sécurité et de la défense, positions respectivement occupées par Pascal Canfin et Nathalie Loiseau lors de la précédente législature.
En France, la dynamique est différente. Bien qu’elle ait perdu 80 sièges, la coalition macroniste espère encore jouer un rôle central à l’Assemblée nationale. Yaël Braun-Pivet, présidente sortante, espère se maintenir à son poste et d’autres membres envisagent des scénarios où le camp présidentiel pourrait continuer à jouer les premiers rôles.
Autre différence majeure : la gestion du cordon sanitaire contre l’extrême droite. Au Parlement européen, Renew a trouvé un accord avec le PPE et les sociaux-démocrates pour écarter l’extrême droite des postes à responsabilité. À l’Assemblée nationale, les macronistes ont opté pour une stratégie "ni-LFI, ni-RN", excluant aussi la France Insoumise du processus. Une approche qui montre que ce qui s’applique à Strasbourg ou Bruxelles ne s’applique pas forcément à Paris.
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