Un bouleversement entoure le paysage politique français depuis le second tour des législatives. La question brûlante est : « Qui pour gouverner ? » Emmanuel Macron a signalé son intention d’attendre la formation de la nouvelle Assemblée nationale avant de prendre toutes décisions nécessaires, respectant ainsi la tradition républicaine.
Estimant qu’aucune obligation n’impose une démission immédiate, Gabriel Attal a néanmoins présenté sa démission à Emmanuel Macron, qui l’a refusée. Pour l’Élysée, cette décision vise à "assurer la stabilité du pays". Attal conserve ses prérogatives de Premier ministre, ce qui signifie qu’il ne s’occupe pas simplement des affaires courantes, mais agit de plein exercice.
En maintenant les pouvoirs de Gabriel Attal, Emmanuel Macron sécurise les marges de manœuvre de l’exécutif. Le Premier ministre peut toujours faire passer des décrets et participer à des nominations importantes, un mouvement compliqué avec un gouvernement démissionnaire.
Malgré ce maintien, la situation demeure complexe. Il est difficile d’imaginer le gouvernement Attal entreprendre des réformes majeures dans un environnement aussi incertain. « Nous ne sommes pas en affaires courantes formellement mais en réalité, tout ce qui sera fait, même de simples décrets ou des nominations, il faut pouvoir les assumer politiquement », concède un conseiller de l’exécutif.
En gardant Gabriel Attal Premier ministre, Emmanuel Macron se prive temporairement des 18 voix de ses ministres qui ont été élus députés, une perte non négligeable pour la majorité présidentielle. Toutefois, certains au sein du gouvernement envisagent déjà une transition du gouvernement actuel en gouvernement démissionnaire pour permettre à ces ministres de siéger à l’Assemblée.
Cette situation pourrait bien changer après le 16 juillet, date à laquelle une procédure de déficit excessif concernant la France doit être formellement ouverte. Une des hypothèses serait que Macron accepte alors la démission de Gabriel Attal afin de permettre une gestion des affaires courantes, facilitant ainsi la participation des ministres à l’élection du président de l’Assemblée le 18 juillet.
Cette configuration inédite rappelle celle de 1968 avec le gouvernement démissionnaire de Georges Pompidou. Cependant, une telle configuration n’a jamais duré longtemps, et la situation actuelle appelle rapidement une résolution.
Sans précédent, cette situation nécessite des décisions réfléchies et rapides pour garantir la stabilité politique et l’efficacité législative du pays.
Donnez votre avis !