Ce samedi, des cortèges ont défilé dans 150 villes françaises pour s’opposer au « coup de force » démocratique d’Emmanuel Macron. Cette mobilisation, initiée par La France Insoumise (LFI), visait principalement à dénoncer la nomination de Michel Barnier au poste de Premier ministre, au détriment de Lucie Castets, candidate soutenue par une gauche unie forte de 193 députés.
Dans le Sud-Ouest, la mobilisation a été particulièrement notable avec environ 2 000 manifestants à Bordeaux, un millier à Bayonne et plusieurs centaines dans des villes comme Pau, La Rochelle, Périgueux et Mont-de-Marsan. L’ampleur de ces manifestations démontre l’étendue du mécontentement populaire dans cette région.
Sur le réseau social X, Mathilde Panot, cheffe de file des députés LFI, a revendiqué la présence de 160 000 manifestants à Paris et 300 000 en France. Toutefois, la Préfecture de police de Paris a comptabilisé seulement 26 000 participants dans la capitale, tandis que le ministère de l’Intérieur en a dénombré 110 000 à l’échelle nationale.
La nomination de Michel Barnier, une figure de la droite, a attisé les tensions parmi les manifestants. Aurélie Trouvé, députée LFI, a dénoncé un « pacte scellé entre la macronie, la droite et l’extrême droite », alors que des slogans tels que « Macron démission » fusaient dans les cortèges. La cheffe des écologistes, Marine Tondelier, a également exprimé son mécontentement sur BFMTV, estimant que la nomination de Barnier relève davantage de la provocation que d’une tentative de cohabitation.
Au milieu de cette tempête politique, Michel Barnier a poursuivi ses consultations en vue de constituer le futur gouvernement. Samedi matin, il a rencontré son prédécesseur Élisabeth Borne puis déjeuné avec la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Lors de son déplacement à l’hôpital Necker, Michel Barnier a nié tout « coup de force », affirmant que son objectif était de rassembler autour d’un projet d’action gouvernementale, en soulignant la gravité de la situation financière du pays.
Jean-Luc Mélenchon, figure de proue de LFI, a appelé la foule à une contestation de longue durée. « La démocratie, ce n’est pas seulement l’art d’accepter d’avoir gagné, c’est aussi l’humilité d’accepter de perdre », a-t-il déclaré depuis un camion dans le cortège parisien, insistante sur l’importance de maintenir la pression pour obtenir des changements significatifs.
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