Massoud Pezeshkian élu président iranien : un tournant vers l’ouverture

Victoire du réformateur Pezeshkian

Massoud Pezeshkian, fervent partisan d’un Iran plus ouvert aux relations avec l’Occident, a remporté le second tour de l’élection présidentielle iranienne le samedi 6 juillet. Face à l’ultraconservateur Saïd Jalili, ce député de 69 ans a obtenu plus de 16 millions de voix, contre environ 13 millions pour son adversaire, selon les résultats quasi définitifs des autorités électorales.

Un message d’unité pour la nation

Dans son premier discours en tant que président élu, Massoud Pezeshkian a exprimé son intention de travailler avec tous les Iraniens pour le progrès du pays. "Nous tendrons la main de l’amitié à tout le monde, nous sommes tous des habitants de ce pays," a-t-il déclaré tout en remerciant ses partisans.

Une campagne atypique et le soutien des anciens présidents

L’élection a été précipitée suite au décès accidentel du président ultraconservateur Ebrahim Raïssi en mai. Massoud Pezeshkian, bien que peu attendu parmi les favoris, a capté l’attention électorale avec le soutien de deux anciens présidents : le réformiste Mohammad Khatami et le modéré Hassan Rohani.

Un parcours personnel inspirant

Ce chirurgien de formation et ancien ministre de la Santé a élevé seul ses trois enfants après la mort tragique de son épouse et de son enfant en 1993. Son discours humaniste et sa promesse de lutter pour les plus démunis lui ont valu le surnom de "voix des sans-voix".

Des relations internationales à renégocier

Massoud Pezeshkian a affirmé sa volonté de nouer des relations constructives avec les États-Unis et l’Europe pour sortir l’Iran de son isolement. Il a particulièrement insisté sur la nécessité de relancer les pourparlers sur le nucléaire iranien, suspendus depuis le retrait américain en 2018.

Une opposition à la violence policière

Le nouveau président a fermement condamné l’usage de la force pour imposer le port du voile, une cause majeure des manifestations de 2022 après la mort de Mahsa Amini. Il a déclaré : "Nous nous opposons à tout comportement violent et inhumain, notamment envers nos sœurs et nos filles."

Une participation en hausse malgré les appels au boycott

Avec 49,8% de participation au second tour, l’élection a vu une mobilisation accrue par rapport au premier tour. Cependant, l’efficacité du pouvoir présidentiel reste limitée, le chef de l’État appliquant les directives du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.

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