Peter Pellegrini a remporté l’élection présidentielle en Slovaquie avec 53,85 % des voix lors du vote du samedi 6 avril dernier. Son rival Ivan Korcok a récolté 46,80 % des voix, un écart plus conséquent que prévu par les experts politiques. "C’est une grande satisfaction", a commenté Pellegrini dans son discours de victoire.
"Je veux être un président qui défendra les intérêts nationaux de la Slovaquie", a poursuivi Pellegrini, affirmant vouloir "faire en sorte que la Slovaquie se rangent du côté de la paix, pas de la guerre". La crise en Ukraine, suite à l’incursion de la Russie, a été un sujet brûlant de la campagne électorale, d’autant plus que le premier ministre Robert Fico, fidèle allié de Pellegrini, a remis en question la souveraineté de l’Ukraine et a plaidé pour la paix avec Moscou.
Le gouvernement actuel a mis fin à l’aide militaire envers l’Ukraine ces derniers mois. C’est une position que l’élection de Pellegrini risque de renforcer. Au cours de sa campagne électorale, Pellegrini a tenté de discréditer son opposant Ivan Korcok en affirmant que s’il était élu, celui-ci enverrait des troupes slovaques en Ukraine. "C’est totalement improbable, sachant que le président slovaque n’en a pas l’autorité. Il est bien au courant de cela", souligne Sona Szomolanyi, analyste politique.
"Si Pellegrini gagne, la Slovaquie pourrait emprunter la ’voie Orban’", avertissait l’analyste Tomas Koziaka avant l’élection, en référence à Viktor Orban, le premier ministre hongrois, qui souhaite que les occidentaux mettent fin à l’aide militaire. Peter Pellegrini officiera en tant que sixième président slovaque à partir du 15 juin, succédant à la libérale Zuzana Caputova.
Le président slovaque jouit de pouvoirs limités mais non négligeables. Il ratifie les traités internationaux, nomme les principaux juges et est à la tête des forces armées. Il peut aussi exercer son droit de veto contre les lois adoptées par le Parlement. Pellegrini, de racines italiennes, a été surnommé "l’homme politique le plus séduisant de Slovaquie" par certains magazines féminins. Il a mentionné lors de l’annonce de sa candidature qu’il était célibataire et qu’en cas d’élection, il n’aurait pas de "First Lady".
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