Porté à la présidence par les Sénégalais en quête de changement, Bassirou Diomaye Faye aura dès sa prise de fonctions, le 2 avril, des défis d’envergure à relever. Elu en grande partie pour ses promesses de réduire le coût de la vie, lutter contre la corruption et œuvrer à la réconciliation nationale, Faye a rapidement défini ses chantiers prioritaires après sa victoire électorale. Malgré les tensions persistantes, il n’a pas oublié de remercier le président sortant, Macky Sall, pour avoir assuré un processus électoral libre, démocratique et transparent.
Faye s’engage à réintégrer la "souveraineté" qu’il juge dissipée par des ententes étrangères. Pour ce faire, il envisage la renégociation de contrats liés à l’exploitation pétrolière et gazière, des accords de pêche mais aussi de quitter le franc CFA. Son programme annonce des investissements dans l’agriculture pour atteindre une autosuffisance alimentaire. Cependant, l’économiste Mame Mor Sene, de l’université de Dakar, estime que la création d’emplois demeure le défi majeur pour Faye.
Ce pays, où 75% de la population est âgée de moins de 35 ans et dont le taux de chômage officiel s’élève à 20%, voit une importante partie de sa jeunesse tenter une émigration risquée vers l’Europe pour fuir la pauvreté. Selon Mame Mor Sene, pour résoudre ce problème d’emploi, c’est toute la structure économique du pays qui doit être révisée, en investissant massivement dans l’industrie, un secteur traditionnellement moins développé que les services.
Face à la crise du Covid-19 et aux effets de la guerre en Ukraine, l’économie sénégalaise a subi de plein fouet des chocs externes. Les prix des produits de première nécessité et les loyers ont augmenté de manière significative. Même si la population attend des résultats rapidement, elle devra faire preuve de patience, note l’économiste. La première mission de Bassirou Diomaye Faye sera de recréer un environnement favorable et de restaurer la confiance entre les Sénégalais.
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