Le dépôt des candidatures pour le second tour des législatives s’est clôturé mardi soir, marquant un tournant stratégique pour plusieurs candidats nationalistes qui se sont retirés pour éviter la victoire de la gauche.
Les scénarios politiques se complexifient. Deux jours après le premier tour des législatives, la clôture du dépôt des candidatures en préfecture a eu lieu mardi à 18 heures. Craignant une majorité absolue pour le Rassemblement national à l’Assemblée nationale, 210 candidats de gauche ou du camp présidentiel, souvent arrivés troisièmes le 30 juin, ont annoncé tour à tour leurs désistements. Ce "front républicain" pourrait limiter significativement la présence parlementaire du RN.
Le leader du RN, Jordan Bardella, a critiqué sur TF1 ce lundi ce qu’il appelle "l’alliance du déshonneur" entre Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon. Il a désigné le Nouveau Front populaire (NFP) comme son principal adversaire, quelques jours après la dissolution. Dans ce climat tendu, quatre candidats RN ont choisi de se retirer pour limiter la victoire de la gauche au profit de la droite ou du bloc central.
Dans la 4e circonscription du Val-d’Oise, Sébastien Meurant, candidat RN, s’est désisté face à Naïma Moutchou pour contrer Karine Lacouture de LFI. "L’amour de la France commande de laisser nos préférences personnelles de côté pour nous opposer fermement à cette coalition dangereuse de gauche", a-t-il écrit.
Naïma Moutchou a pris acte de cette décision, mais a pris ses distances : "Il n’y a jamais eu d’accord ou de compromission avec qui que ce soit."
Dans la 11e circonscription des Yvelines, Victoria Doucet s’est retirée pour contrer l’élection de l’Insoumis William Martinet. Laurent Mazaury, candidat centriste, a salué ce désistement sur X, affirmant : "Aucune voix ne doit manquer pour faire barrage à l’extrémisme de LFI."
La candidate RN Ludivine Daoudi, qui avait obtenu 19,95% des suffrages dans la 1re circonscription du Calvados, s’est retirée après la diffusion d’une photo compromettante. Le maire de Caen, Joël Bruneau, en tête avec 43,11%, reste prudent malgré le retrait de la candidate.
Dans la 2e circonscription de Haute-Corse, Sylvie Jouart s’est désistée au profit de François-Xavier Ceccoli pour éviter une victoire de Jean-Félix Acquaviva de la gauche. "Je sais que j’aurais pu aller jusqu’au bout mais ça n’a pas été décidé ainsi," a-t-elle déclaré.
Ces désistements stratégiques montrent une nouvelle dynamique politique en vue du second tour des législatives, où les alliances et les retraits peuvent renverser les prédictions initiales.
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