Nous croyions avoir été suffisamment informés, avoir analysé et critiqué la pandémie de Covid-19 dans tous ses aspects. Nous pensions comprendre l’ampleur de la catastrophe évitée, l’efficacité des mesures controversées, et les réalités sanitaires générées. Cependant, une équipe de chercheurs de l’Université et du CHU de Bordeaux, de l’Inserm et de l’Inria vient remettre en question nos présomptions, offrant une nouvelle perspective.
De nombreuses restrictions comme les confinements, les couvre-feux, les fermetures d’écoles et de frontières, le port du masque, le télétravail, l’utilisation de gel hydroalcoolique, et les gestes barrières ont constitué notre réalité depuis janvier 2020. Couplées à la vaccination, qui a été reçue par 53 millions de personnes en 2021, ces mesures ont eu un impact significatif pour endiguer la propagation du virus. Une analyse de toutes les données publiques disponibles par département a été réalisée par des chercheurs spécialisés en santé publique afin d’établir cet impact.
L’étude bordelaise a révélé que les mesures les plus restrictives, notamment le premier confinement et le couvre-feu, ont considérablement réduit la transmission du virus. Si la même pandémie s’était produite sans le vaccin, la France aurait connu au minimum 159 000 décès supplémentaires et 1,48 millions d’hospitalisations. En réalité, l’épidémie a causé 116 000 décès en France, avec 460 000 hospitalisations, selon les chiffres de l’Insee. Si la France avait confiné une semaine plus tôt, 20 000 décès auraient pu être évités.
Le résultat confirme le rôle crucial que la vaccination a joué dans la réduction de la mortalité et des hospitalisations. Rodolphe Thiébaut, responsable de l’étude, insiste sur l’importance d’un déploiement rapide des vaccins. Quant à une potentielle nouvelle pandémie, il est nécessaire de mettre en place une stratégie de recherche et développement vaccinal optimale, et de prendre des décisions rapidement pour sauver le plus grand nombre de vies humaines possibles.
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