En dépit d’une prise de conscience lente, la libération de la parole dans le domaine de la santé est en cours. Infectiologue réputée, Karine Lacombe a choqué le milieu médical en accusant Patrick Pelloux, urgentiste notoire, de comportement "grivois" frôlant le harcèlement sexuel et moral dans les couloirs de l’hôpital Saint-Antoine à Paris.
Dans une interview accordée à Paris Match, Pelloux a contesté toute forme d’agression tout en reconnaissant certains actes inappropriés. "Ce que nous faisions à l’époque ne serait plus toléré aujourd’hui, c’est sûr. Mais on s’amusait", a-t-il déclaré, avant de menacer Lacombe d’une action en justice. Cette déclaration a profondément stupéfié Lacombe.
"Je ne sais toujours pas qui trouvait drôle une telle conduite, à part ceux qui commettaient de tels actes", a déclaré Lacombe sur le plateau de l’émission ’C l’hebdo’ sur France 5. Elle a soupçonné que seule une minorité de personnes pourrait trouver une telle attitude amusante, mettant en évidence la gravité de la situation dans l’environnement hospitalier.
Lacombe a par la suite galvanisé un appel vers un mouvement #MeToo spécifique aux hôpitaux, rapportant avoir reçu plus d’une douzaine de courriels suite à ses révélations. Ces messages, venant de collègues, contiennent de nombreux autres exemples de cas similaires de harcèlement. "Ce n’est pas parce qu’à l’époque les gens ne disaient rien, qu’ils craignaient la hiérarchie hospitalière et ses conséquences, que ces actes étaient acceptables", a déclaré l’infectiologue. En ouvrant ce débat, Lacombe espère libérer la parole au sein du milieu de la santé.
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