Face à un silence traditionnellement omniprésent dans le monde hospitalier, les témoignages augmentent suite aux allégations de l’infectiologue Karine Lacombe, qui accuse le populaire urgentiste Patrick Pelloux de se comporter comme un « prédateur » sexuel. Selon les professionnels, un climat propice aux attaques sexuelles et sexistes persiste dans les hôpitaux.
Dans une enquête pour Paris Match récemment parue, Lacombe, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Saint-Antoine, à Paris, accuse Patrick Pelloux de « harcèlement sexuel et moral ». Pelloux, de son côté, nie tout en bloc mais reconnaît avoir été « grivois » à une certaine époque.
Le syndicat des internes des Hôpitaux de Paris a lancé un appel à témoignages. Le nombre de récits dans les réseaux sociaux a considérablement augmenté sous le hashtag #Metoohopital. Parmi ces témoignages, on note des remarques obscènes et une forte omerta qui règne au sein des équipes hospitalières.
Le principal syndicat des étudiantes en soins infirmiers, la Fnesi, et l’Association nationale des étudiants en médecine (Anemf) se sont alarmés de ces violences, qui persistent dans un milieu traditionnellement masculin et hiérarchisé. Des propositions ont été faites pour mettre fin à ce climat « favorable » aux violences, y compris l’implication de tous les acteurs du monde médical et une révision de la culture dominatrice qui prévaut dans le domaine médical.
L’auteur de Silence sous la blouse, Cécile Andrzejewski, et d’autres défenseurs des droits des femmes ont rappelé l’importance de faire évoluer les mentalités. Frédéric Valletoux, le ministre de la Santé, a promis de réunir une table ronde pour travailler à « une réponse globale et ferme ». Cependant, les professionnels du milieu médical sont unanimes : « l’hôpital est le reflet de la société », et les violences sexistes et sexuelles sont malheureusement un problème endémique de notre société...
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