La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), en collaboration avec Santé Publique France, a récemment mis en évidence une augmentation alarmante des hospitalisations pour tentatives de suicide chez les adolescentes et jeunes femmes au cours des deux dernières années. Cette tendance contraste avec une baisse constante observée dans la tranche d’âge de 30 à 55 ans.
Depuis 2015, une tendance à la hausse a été enregistrée, interrompue en 2020 par la pandémie de Covid-19, avant de s’intensifier à nouveau. En 2022, les taux pour les 10-14 ans se sont stabilisés, mais ont continué de s’accroître pour les 15-24 ans. Un pic particulièrement notable a été observé à l’âge de 15 ans.
Par rapport à la décennie précédente, les taux d’augmentation des tentatives de suicide sont effrayants : +71% pour les filles de 10 à 14 ans, +44% pour les adolescentes de 15 à 19 ans, et +21% pour les jeunes femmes de 20 à 24 ans. Il est à noter que ces chiffres sont restés stables chez les garçons.
L’ensemble des méthodes d’auto-mutilation sont concernées, bien que les intoxications médicamenteuses volontaires en représentent les deux tiers, suivies des blessures par objets tranchants. Toutefois, le taux d’admission en soins intensifs reste stable, indiquant que le niveau de danger vital reste constant.
Tous les types de communes sont touchés par cette hausse, qu’elles soient rurales ou urbaines. Étonnamment, une augmentation plus marquée a été observée dans les communautés les plus prospères plutôt que dans les plus défavorisées.
Au total, environ 6 000 enfants de 10 à 14 ans, 16 000 adolescents de 15 à 19 ans, et 9 600 jeunes adultes de 20 à 24 ans ont été hospitalisés pour tentative de suicide en 2022, dont une majorité sont des filles.
La Drees examine avec prudence les causes sous-jacentes de cette tendance en croissance. Il est évident que la manifestation du mal-être diffère selon les sexes, mais les facteurs déclencheurs restent flous. Certaines enquêtes antérieures ont indiqué que les syndromes dépressifs ont augmenté plus fortement chez les jeunes femmes depuis 2014, mais d’autres recherches sont néanmoins nécessaires pour clarifier le tableau.
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