Les images de voir des vignobles s’étendre jusqu’au Kirghizistan, en Pologne ou en Colombie-Britannique (Canada) sembleraient autrefois hors de l’ordinaire. Cependant, en raison du réchauffement climatique, cette vision pourrait devenir une réalité. Avec les mêmes transformations climatiques, la culture du vin dans les régions habituellement reconnues comme la Méditerranée pourrait disparaître d’ici la fin du siècle. Ces changements potentiels ont été cartographiés dans une étude récente menée par l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture et l’Environnement, Bordeaux Sciences Agro, le Centre national de la recherche scientifique, l’Université de Bordeaux et l’Université de Bourgogne.
L’étude, qui a examiné les effets mondiaux du changement climatique sur les zones viticoles actuelles et futures, a été publiée dans la revue Nature Reviews Earth and Environment le 26 mars. Elle a analysé l’impact sur la culture du raisin de variables comme les fluctuations de température, les précipitations, l’humidité, les radiations et les niveaux de CO2 atmosphériques. Alors que le sujet a déjà été abordé dans le passé, cette étude est la première à effectuer une analyse globale, intégrant les résultats de 150 publications et nécessitant un an et demi de synthèse.
Les régions traditionnellement productrices de vin pourraient être les plus touchées. Par exemple, environ 90% des régions viticoles côtières et de basse altitude en Espagne, en Italie, en Grèce, dans le sud de la Californie et le centre de l’Australie pourraient perdre leur capacité à produire du vin de qualité commercialement viable si le réchauffement global dépasse 2°C. De même, le Sud de la France, le Nord et le centre de la Californie et l’ouest de l’Australie pourraient également être considérablement affectés, même si le réchauffement climatique reste en deçà des 2°C.
Paradoxalement, d’autres régions pourraient bénéficier des températures plus chaudes pour la maturation du raisin. Ces régions incluent le nord de la France, l’Oregon, l’Etat de Washington aux États-Unis, la Tasmanie en Australie et le sud de la Nouvelle-Zélande. De nouvelles zones viticoles pourraient également émerger dans le nord de l’Europe, l’est de l’Europe, l’ouest de l’Asie, le sud de la Cordillère des Andes, dans l’Idaho (États-Unis), en Colombie-Britannique (Canada) ou en Éthiopie. Cependant, ces projections ne tiennent pas compte de la qualité du sol, élément crucial pour la production de vin de qualité.
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