Le monde du jazz pleure la disparition de Martial Solal, un pianiste d’exception dont la carrière a redéfini les contours de l’improvisation musicale. Il est décédé à l’âge de 97 ans, le 12 décembre 2024, dans un hôpital à Versailles, selon l’annonce faite par son fils, Éric Solal. Ce virtuose du piano a marqué l’histoire du jazz par sa capacité inégalée à improviser, à embrasser la complexité des sons et à enchanter les publics du monde entier.
Né le 23 août 1927 à Alger, Martial Solal a débuté son apprentissage musical aux côtés de sa mère, chanteuse d’opéra. Recalé par le conservatoire pour sa résistance à l’apprentissage du solfège, il trouve finalement sa voie dans le jazz. Débarqué à Paris en 1950, il devient rapidement une figure incontournable des clubs emblématiques comme le Club Saint-Germain et le Blue Note, où il accompagne des légendes telles que Dizzy Gillespie et Sonny Rollins.
Solal ne s’est pas contenté d’exceller dans l’improvisation. Il a également signé la bande originale du chef-d’œuvre de la Nouvelle Vague, À bout de souffle de Jean-Luc Godard. Sa discographie impressionnante inclut plus d’une centaine d’albums enregistrés dans divers formats, du solo au big band en passant par son célèbre Dodecaband.
Reconnu comme l’un des plus grands musiciens jazz de sa génération, Martial Solal a été honoré à maintes reprises. En 1999, il a reçu le prestigieux Jazzpar Prize, souvent comparé au Nobel du jazz. Toujours actif jusqu’à un âge avancé, il recevra en 2021 le grand prix de l’Académie du jazz pour l’album Coming Yesterday.
La carrière de Martial Solal a eu un impact significatif sur le jazz et la musique en général. Sa vision de l’improvisation, où chaque ’accident’ musical peut devenir une nouvelle opportunité, continue d’influencer les musiciens à travers le monde. Comme l’a résumé la ministre de la Culture démissionnaire, Rachida Dati : « Sa brillante trajectoire continue de briller au firmament du jazz mondial ».
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