La campagne scientifique de l’Observatoire spatial Euclid a dû faire face à un obstacle imprévu : une diminution notable de la luminosité sur les miroirs du télescope, causée par l’accumulation de givre. Bien que cela puisse sembler insignifiant, même une mince couche de givre peut perturber les mesures prises par un instrument aussi sensible censé cartographier la structure de l’Univers.
Malgré toutes les précautions et protocoles en salle blanche, une très faible quantité d’humidité reste piégée dans la section optique du télescope au moment du lancement. Ces molécules d’eau, soumises à une faible gravité et des températures glaciales, gèlent et finissent par se déposer sur les surfaces optiques ultra-nettes de Euclid. Bien que la couche soit mince, elle a le potentiel de brouiller les mesures de l’appareil.
Après plusieurs semaines d’étude, les chercheurs ont réussi à localiser précisément l’endroit où le givre affectait les mesures. Ils envisagent maintenant d’employer une méthode couramment utilisée dans les véhicules spatiaux pour évacuer les gaz atmosphériques : le réchauffement doux des composants du télescope pour transformer la glace en gaz et l’évacuer dans l’espace.
Cependant, cette opération n’est pas sans risque, notamment en raison de la nécessité de réétalonner les capteurs après le réchauffement. De plus, la présence persistante de givre représente un défi spécifique car contrairement à un satellite optique standard, Euclid a déjà commencé sa mission scientifique.
En dépit des risques, l’équipe de l’ESA a décidé de mettre en œuvre des cycles de chauffage ciblés sur les miroirs, le composant le moins sensible du télescope, afin de résoudre le problème et d’améliorer la précision des mesures. Il s’agit d’un compromis délicat pour garantir le succès de la mission, qui comprend l’observation de galaxies extrêmement éloignées grâce à des effets de lentilles gravitationnelles.
Donnez votre avis !