La fusée européenne Ariane-6 a décollé pour la première fois ce mardi 9 juillet, marquant une étape cruciale pour l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’Europe. En mettant en orbite une dizaine de micro-satellites, ce lancement inaugural réaffirme l’ambition de l’Europe de conserver un accès autonome à l’espace. Toutefois, la mission n’a pas été sans accrocs, avec une rentrée atmosphérique de l’étage supérieur qui ne s’est pas opérée comme prévu.
"C’est un jour historique pour l’ESA et pour l’Europe", a déclaré avec enthousiasme Joseph Aschbacher, le directeur général de l’ESA. Son homologue du CNES, Philippe Baptiste, a quant à lui affirmé que "l’Europe est de retour". Malgré le dérapage de l’étage supérieur en fin de mission, l’objectif premier de mettre en orbite des satellites a été atteint, soulageant l’ensemble des équipes impliquées.
La fusée Ariane-6 avait pour mission de retomber dans le Pacifique après l’allumage du moteur Vinci de l’étage supérieur. Cependant, une anomalie dans la rentrée atmosphérique n’a pas permis de réaliser cette opération. Walther Pelzer, le patron du DLR, l’agence spatiale allemande, a néanmoins qualifié la mission de "grand succès malgré la petite déception de fin de mission".
Le directeur des opérations, Raymond Boyce, a fourni des commentaires rassurants tout au long du vol, tandis que Bill Nelson de la NASA a partagé sur X son admiration pour ce "pas de géant" effectué par l’ESA. Le ministre français de l’économie, Bruno Le Maire, a également félicité ce retour de l’Europe parmi les grandes puissances spatiales, tandis que le président Emmanuel Macron a salué ce succès avec des mots chaleureux.
Malgré de nombreux essais et simulations, une part de risque subsistait. En choisissant de transporter des micro-satellites universitaires plutôt que des précieux satellites commerciaux, les responsables ont minimisé les risques de perte en cas d’échec. Deux capsules de rentrée atmosphérique étaient également à bord pour préparer de futures missions de fret spatial, mais la déviation de trajectoire ne l’a pas permis.
Lancée en 2014, Ariane-6 est conçue pour placer des satellites en orbite géostationnaire ainsi que des constellations à basse altitude. L’innovation majeure de la fusée, le moteur Vinci, a brillamment accompli deux allumages successifs lors du vol. Toutefois, le troisième allumage, crucial pour la rentrée atmosphérique, n’a pu être exécuté en raison de l’arrêt inexpliqué du groupe auxiliaire de puissance (APU).
Ce vol inaugural est stratégique pour l’Europe qui cherche à rivaliser avec SpaceX et ses Falcon-9 réutilisables. Avec la suspension du lanceur Soyouz après l’invasion de l’Ukraine et l’arrêt de la Vega-C après un incident fin 2022, l’autonomie spatiale de l’Europe était en jeu. Les prochains mois seront dédiés à l’analyse des données de vol pour préparer le lancement opérationnel du satellite militaire CSO-3 à la fin de l’année.
L’avenir de la fusée Ariane-6 semble déterminé avec des vols planifiés jusqu’en 2025 et au-delà, assurant ainsi la montée en puissance des missions spatiales européennes.
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